Volets connectés : un effet d’entraînement sur le marché... malgré la crise ?

Stéphane Vigliandi
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EN PHOTO • Bien orienté depuis 2013, le marché français des volets est resté dans la fourchette haute des 6 millions d’unités mises en œuvre l’an dernier. Sur le segment du neuf toutefois, l’embellie s’éloigne.

[Zepros Bâti] À l’image du marché des fenêtres qui n’aura progressé que de 1 % en 2019 grâce à la rénovation, le segment des volets est lui aussi resté stable pour les mêmes raisons. Rapide décryptage d’après l’étude du cabinet TBC Innovations.

Quelques jours avant le début de la pandémie de coronavirus, le toulousain TBC dressait un état des lieux de la filière et de son activité de l’an passé*. Au total, fabricants, revendeurs et installateurs professionnels ont vendu et posé environ 6 millions de volets en 2019, tous types confondus. Là aussi, comme dans le secteur des baies**, « après trois ans de croissance soutenue, le débouché du neuf observe un recul en 2019, observent les experts du cabinet TBC. Même si la pose arrive en décalage de 6 à 12 mois après le démarrage des chantiers, le ralentissement de la construction de logements neufs impacte le marché des volets en résidentiel ». Relai de croissance « essentiel », la rénovation présente une situation plus nuancée. Jugé « en convalescence » depuis l’arrêt net du CITE décidé par le gouvernement voilà deux ans sur les volets, puis les fenêtres, ce débouché a été « plus atone » au premier semestre 2019 avant de reprendre des couleurs sur la seconde partie de l’exercice. Logements non équipés, changement de volets cassés ou motorisation restent les trois segments du marché de la rénovation.

* Étude menée en février et mars 2020 auprès de 400 professionnels des menuiseries dont 250 entreprises de pose et fourniture-pose, gammistes et fabricants, ainsi que 100 distributeurs (négoces, GSB, réseaux spécialisés) et 50 acteurs de la conception de bâtiments neufs .

** Un peu plus de 10 millions de fenêtres posées en 2019 selon TBC Innovations.

Indéboulonnable volets roulants

Captant encore 22 % des volumes, les systèmes à battants et coulissants continuent d’être plébiscités par des particuliers, maîtres d’ouvrage et architectes en quête d’« une signature de façade contemporaine et originale », selon TBC. La R&D des fabricants déborde d’ailleurs d’imagination pour enrichir les catalogues des marques en démultipliant les choix esthétiques – essentiellement – pour les coulissants où se combinent matériaux, découpes laser et solutions “persiennées”. De son côté, le volet roulant consolide son leadership avec plus de 4,4 millions d’unités posées en 2019. Ses atouts ? « Il est facile à manœuvrer et les utilisateurs apprécient sa fonctionnalité, la sécurité de fermeture et le confort quelle que que soit la pièce », note l’étude de TBC.

Démocratisation des modèles 2.0

Après avoir largement séduit la prescription pour les projets en tertiaire, les brise-soleil orientables (BSO) tentent de se faire une place en France où ils ne restent pour l’instant qu’un marché de niche ; contrairement à la Suisse, l’Allemagne et l’Autriche notamment où ils ont accru leur pénétration ces dernières années. Toujours en croissance, les volets motorisés représentent près de 58 % des volumes installés en 2019 ; surtout lors de travaux de rénovation. Souvent citées comme vecteur d’amélioration de la performance énergétique des bâtiments, ces solutions intègrent désormais les systèmes de pilotage de logements connectés (smart home). L’an dernier, 41 % des entreprises en ont posées contre 32 % en 2018 et 29 % en 2017. Des chiffres qui se trouvent, peu ou prou, dans les mêmes eaux que la vente d’autres équipements dits “intelligents” : les thermostats d’eau chaude sanitaire, l'éclairage intérieur et extérieurs, les portes de garage, etc. S. V.

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PROSPECTIVES • Covid-19 : des impacts de long terme

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Difficultés d’approvisionnement, surcoûts sur les chantiers, promotion immobilière en berne… Selon la récente étude du cabinet TBC Innovations sur le marché hexagonal des volets, « l’incertitude pèse sur le dynamisme de la demande sur le long terme qui pourrait être affectée par des comportements de précaution face au risque de crise économique. En revanche à plus court terme, l’épargne forcée des particuliers durant ces derniers mois et le confinement dans les logements pourraient être vecteurs de travaux de rénovation en 2020 ».

→ Se procurer l’étude Marco 2020 réalisée par TBC Innovation et Développement Construction (cf. prévisions pour 2020 et 2021 en construction neuve résidentielle et en non résidentielle).

Stéphane Vigliandi
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