Urgence, redonner des perspectives pour regonfler le moral des chefs d’entreprises

Caroline Ridet
75 % des chefs d’entreprise des métiers de l’auto ont le moral en berne. Le CNPA vient de publier les premiers chiffres de son enquête auprès de 1200 patrons pour dévoiler leurs perceptions de 2021.
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La crise sanitaire et son impact économique agissent sur le moral des chefs d’entreprise des services de l’automobile et de la mobilité qui peinent à espérer un court terme porteur pour leur business.

Les trois quarts des répondants à l’enquête menée en janvier par l’organisation professionnelle affichent un moral dégradé et craignent de ne pouvoir surmonter la crise ! Et pour cause, la moitié annonce démarrer l’année avec des trésoreries dégradées. Logique avec des ateliers mécaniques ou des concessionnaires VP qui ont subi l’an passé une perte moyenne de 9 % de leur CA. Et c’est entre - 10 et - 25 % pour les concessionnaires VI, les carrossiers, les centres de lavage et les stations-service.

Les échéances à venir inquiètent

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Et bien évidemment les mesures de couvre-feu restent un frein à leur activité pour 63 % des patrons. « Il est grand temps que cette mesure soit revue. N’oublions pas qu’une bonne partie des affaires se signe entre 18h00 et 19h00 dans les concessions », s’agace Francis Bartholomé, le président du CNPA.

Corollaire à cette morosité ambiante : la pression sur l’emploi. Si à peine 7 % des entreprises répondantes ont continué à embaucher en 2020, 19,5 % ont dû se séparer de collaborateurs. Et la tendance devrait se poursuivre avec 18 % des entreprises projetant de baisser leurs effectifs dans les mois à venir pour 10 % espérant embaucher.

Dans ce contexte, certains (20 % des répondants) se demandent comment rembourser les charges reportées, mais également le prêt garanti par l’État (PGE) qui a été souscrit massivement chez les concessionnaires (73 %) ou encore les services multimarques de l’après-vente (68 %).

Repousser le couperet des remboursements

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Les incertitudes actuelles pèsent donc lourd sur le moral. « La situation sanitaire reste très difficile à appréhender et nous sommes sur une instabilité réglementaire et fiscale très forte. Or, les chefs d’entreprise ont besoin de se projeter. Il est très important qu’ils aient des perspectives et des orientations claires du gouvernement y compris en termes de fiscalité, ou concernant les mesures d’aide à l’acquisition de véhicules », commente Xavier Horent, délégué général du CNPA. Il y a donc urgence à ne pas débrancher trop rapidement la perfusion pour redonner du souffle aux entreprises.

Le CNPA va donc aller plaider la cause du secte ur auprès des ministères. En premier lieu, il va demander une prolongation de ces aides, mais aussi la possibilité de prolonger le remboursement jusqu’à sept ans via, notamment, sa transformation en prêt coopératif, ou encore la mise en place d’un « prêt de consolidation » garanti par l’État et amortissable sur dix ans. Autre option : la possibilité de rembourser sans intérêt les PGE non consommés à l’issue de la période de différé de deux ans.

Pour redonner le moral à l’écosystème, deux axes : le retour à une certaine stabilité et l’ouverture vers de nouveaux horizons, notamment dans le cadre du Plan de Relance en construction.

Caroline Ridet

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