Pour le fioul, l'avenir s'ouvre en bio

Marie Laure Barriera
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« La FF3C salue le projet gouvernemental d’accélérer la substitution du fioul domestique par un bioliquide de chauffage », c’est par cette phrase introductive que les acteurs du fioul ont exprimé leur satisfaction suite aux dernières annonces gouvernementales concernant leur énergie.

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Le ministère de la Transition Ecologique a en effet rendu publique hier 14 janvier pour consultation le projet de décret relatif à « l’interdiction d’installer des systèmes de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire consommant principalement des combustibles à haut niveau d’émissions de gaz à effet de serre dans les bâtiments à usage d’habitation ou à usage professionnel ». Si la stratégie bas-carbone prévoit d’arrêter le chauffage domestique au fioul sous 10 ans, ce projet de décret en précise les limites mais élargit également les alternatives.

Parallèlement à ses actions sur les bâtiments publics d’Etat, le gouvernement a mis en place une batterie de mesure pour le parc privé visant à soutenir le remplacement des équipements les moins performants : CEE, « Coup de pouce chauffage » et « Coup de pouce chauffage des bâtiments tertiaires ». On pensait ainsi le chauffage au fioul totalement exclu des chantiers de rénovation sauf en cas « d’impossibilité technique liée aux caractéristiques du bâtiment », par exemple en l'absence de raccordement à d’autres réseaux d’énergie.

Hybride et biofioul revienne dans la course
Le projet de décret lui ouvre à nouveau des perspectives : « les ménages auront aussi la possibilité d’installer des équipements alimentés avec un biocombustible liquide dès lors qu’il respectera le seuil de 250gCO2eqKwh PCI, ou des équipements avec un apport minoritaire en fioul (par exemple des pompes à chaleur hybride). »
Pour la FF3C, c’est le soulagement. En effet, les investissements en recherche et développement n’auront pas été vains. La Fédération explique donc que les entreprises de distribution maintiendront la distribution du fioul actuel pour les installations existantes et proposeront parallèlement le nouveau biocombustible pour les installations neuves. C'est déjà possible sur certains territoires. Les consommateurs pourront également, s’ils le souhaitent, choisir d’utiliser du Biofioul pour alimenter des chaudières existantes, en changeant le bruleur. « Les professionnels de la distribution les y inviteront progressivement. » , s'engage la filière

Pour rappel, le Biofioul est une énergie liquide composée d’une part d’énergie renouvelable, sous forme d’ester méthylique de colza (EMC). « Le choix du colza pour créer un bioliquide de chauffage a été privilégié en raison des nombreux avantages du colza en tant que plante et de son dérivé estérifié en tant que biocombustible. En outre, lorsque l’on produit du biocombustible liquide à partir de la graine de colza, on coproduit également de la protéine végétale destinée à l’alimentation des animaux d’élevage », explique la FF3C.
Pour elle, le Biofioul incarne « l’énergie des territoires et s’intègre parfaitement dans l’économie circulaire ».

Le Colza en France

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La France est l’un des premiers producteurs de colza en Europe : 80 000 agriculteurs cultivent du colza sur l’ensemble du territoire ; 500 coopératives et négociants collectent les graines de colza ; 40 opérateurs triturent les oléagineux pour produire de l’huile et de la protéine végétale. Le colza est une plante disponible en quantité suffisante, son utilisation en tant qu’énergie n’entre pas en concurrence avec l’alimentation humaine. (Source FF3C)

Marie Laure Barriera
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