Olivier De Stefano, président d’ODS Carrosserie : «Vintage Mecanic est une friandise pour moi »

Girault Nicolas
Depuis son lancement en 2016, il fait partie des réparateurs complices de l’émission présentée par François Allain sur le thème de la restauration d’anciennes sur RMC Découverte. Le carrossier installé à Gennevilliers (lire aussi Gros Plan) en est à sa quatrième saison. Et ça l’amuse. Il raconte à Zepros.
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Comment en êtes-vous arrivé à participer à Vintage Mecanic ?

J’ai toujours essayé de faire des choses qui sortent des sentiers battus de la réparation automobile ordinaire, sur des voitures courantes. Ce qui m’a fait faire tout ce parcours sur des voitures très spécifiques, haut de gamme ou anciennes, c’est l’envie de faire autre chose que la réparation carrosserie classique. Je connais François Allain depuis trente ans. Lorsque l’émission a été montée, il a appelé des gens qu’il connaissait, dont moi. Ça m’a amusé de faire de la télé. J’étais loin d’un but commercial, même si cela a aujourd’hui un impact sur mon activité… Mais je n’ai pas attendu quarante ans de métier pour me servir de la publicité de cette émission.

Déjà beaucoup d’heures de tournage derrière vous ?

J’ai dû faire une quinzaine d’émissions. Pour le tournage, nous réparons les voitures que l’on fait tous les jours, qu’il s’agisse d’une Porsche, d’une Mercedes Pagode… On en a toujours dans l’atelier. Il n’y en a pas une qui me marque vraiment plus qu’une autre…

Comment s’organise un tournage dans l’atelier ?

Concrètement, c’est comme si on réparait des voitures normales, mais avec des caméras à côté. Le tournage autour d’un chantier pouvant s’étendre sur six à huit mois, évidemment l’équipe de l’émission n’est pas là en permanence. Ma tâche est donc de choisir les scènes importantes et d’appeler la production pour les filmer et d’organiser la journée de tournage. Nous préparons les séquences à filmer avant l’arrivée de l’équipe… Par exemple, on ne va pas filmer une peinture complète. On prépare les étapes et lorsqu’ils viennent, on tourne vraiment les séquences importantes… Pendant ce temps, l’atelier n’est pas arrêté. J’ai juste un gars ou deux qui sont mobilisés sur la journée. Après, le monteur fait l’émission.

La télé retrace-t-elle tous les aspects de la restauration ?

Entre le moment où la voiture arrive sous forme d’épave et son passage en cabine, ça prend quatre minutes à la télé… Alors qu’en réalité, cela représente des semaines de boulot ! Et c’est différent d’une émission de cuisine : si on rate une omelette, on la passe à la poubelle et deux minutes après on recommence… Pas nous ! L’émission dure cinquante minutes et si on enlève l’achat de la voiture et le reste, il en reste environ trente pour le chantier… Pendant lesquelles on ne peut pas montrer trois cents heures de travail. Mais le but est de présenter un principe et des étapes, pas la totalité d’une restauration complète. Après, l’intérêt c’est ce qui ressort de l’émission. Et les plus gros chantiers ne sont pas toujours les meilleurs.

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Un chantier que vous avez préféré ?

Celui que je préfère, c’est la New Axa de 1902. Cela m’a fait plaisir de la faire moi-même, avec un super résultat. Ce sont les bases de l’automobile, avec les mêmes principes qu’aujourd’hui en termes de conception, même si les techniques ont beaucoup évolué : des roues, un moteur, une transmission et une boîte de vitesses… Cet épisode est très visuel pour les non spécialistes et c’est d’ailleurs celui qui a fait le plus d’audience.

Quel intérêt, ce type d’émission ?

On y présente un savoir-faire qui donne une image positive de notre métier… même s’il y est enjolivé. Certains me disent parfois que c’est du cinéma. Bien oui, c’est de la télé et il ne faut pas se leurrer. On ne peut pas montrer trois cents heures de boulot en cinquante minutes… Un peu comme Mike Horn qui raconte ses trois mois de traversée de l’Arctique en une demi-heure.

Un moment « fun » pour vous ?

La télé est une friandise pour moi : un aboutissement après des années de galère. C’est marrant, ça me fait sortir de mon quotidien ! Ça me permet de voir d’autres choses, d’aller à l’étranger, de rencontrer des gens sympas...

Cette médiatisation est-elle une sorte d’aboutissement ?

La réparation est un métier difficile et que je n’ai pas commencé patron, avec plein de voitures dans les poches… mais en balayant un garage. Alors être reconnu par des gens qui me disent « ce que vous faites avec les autos est extraordinaire », c’est plaisant. Surtout quand je regarde ce que je faisais quarante ans en arrière. Finalement, c’est la passion qui m’a amené là où j’en suis, parce que cela pousse à aller toujours plus loin.

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