«Nous avons fermé pour aider l’alimentaire», la crise racontée par Thierry Coulomb PCA Bricomarché, Bricorama, Bricocash

Pierre Dieuzeide
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Il a choisi de devenir adhérent Bricomarché pour l’esprit d’entraide entre indépendants. Au coeur de cette crise, Thierry Coulomb a été servi! Le président de Bricomarché, Bricocash et Bricorama nous raconte deux mois tendus…

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Zepros Habitat : À titre personnel , où étiez-vous pendant cette crise? À Tréville ou près de votre magasin?
Thierry Coulomb : Comme tout le monde, en confinement près de mon magasin à Gardanne mais très présent sur le tiers temps.

ZH :Est-ce que cette crise vous a changé?
Th.C :
Je ne répondrai pas à titre personnel, mais il est vrai que nous avons vécu des moments très intenses et inattendus, qui ont mis en exergue les qualités de notre groupement composé d'indépendants interdépendants. Heureusement qu'un lien fort existe entre nous, car il y a eu des phases tendues.

ZH :Comment se sont déroulés ces deux mois pour Bricomarché?
Th.C :
En quatre phases. La première, c'était au soir de l'annonce des fermetures de commerces avec, le lendemain, ce décret nous comptant parmi les magasins de vente de produits de nécessité. Il régnait là une certaine confusion.

ZH :Et vous avez, malgré ce décret, décidé de fermer…
Th.C
: Oui sauf exception, pour une raison simple : nous avons estimé que la première des nécessités était alimentaire et qu'il fallait donc se mettre au service de nos collègues (NDLR : Intermarché) en leur fournissant des équipements de protection, en leur transférant les moyens à notre disposition, notamment logistiques. Certains collaborateurs se sont carrément mis au service des hypers. Du côté de Tréville ou de Villiers, dans le centrale, nous avons opté pour le télétravail.

ZH :Puis, dans un deuxième temps, vous avez basculé dans la vente en ligne.
Th.C :
Oui, avec la vente au comptoir. Sur ce point, la crise a été un accélérateur très important. Nos ventes ont été multipliées par 10. On se posait la question auparavant du nombre de références qu'un client pouvait trouver en ligne. Là, je peux vous dire qu’on ne s'en posait plus et nous sommes passés de 6000 références à 18000. Nous étions en innovation permanente : nouveaux services digitaux comme les conseils brico en vidéo avec 10000 connexions par jour. Nous avons bien entendu équipé les comptoirs, géré les flux. Les collaborateurs en magasin se sont mués en préparateurs de commandes. Bref, nous avons plongé dans l'omnicanalité.

ZH :Enfin, les magasins ont rouvert...
Th.C :
Avec d'autres problématiques. Il fallait protéger les collaborateurs, disposer de masques et, là encore, c'est la force du groupement qui a joué. Les services achats des Mousquetaires ont trouvé les produits en massifiant les achats. Sur le terrain, nous nous sommes adaptés au “contingentement”, au flux , aux horaires d'ouvertures avec beaucoup d'agilité. Et pendant ce temps-là, les ventes en ligne continuaient d'être fortes. Nous n'étions plus en“ fois 10” mais en “fois six”... Désormais, nous avons élargi nos horaires, redémarré des opérations commerciales... avec en centrale une présence à 30% environ. Encore une fois, la crise a été un accélérateur.

ZH :Quid des actions caritatives qui ont fleuri ici ou là?
Th.C :
Nos magasins ont bien sûr participé ici ou là avec des initiatives personnelles. Il nous restait des masque FFP2 de la grippe aviaire. Ils étaient périmés mais à la suite des autorisations gouvernementales, nous les avons donnés à diverses associations... Mais je veux surtout insister sur notre première action de solidarité qui a été de fermer pour renforcer et aider les magasins alimentaires du groupe.

ZH : Des enseignes ont demandé l'aide de l'État pour les aider à traverser la crise. Quelle a été la position du groupe ?
Th.C :
Aider les indépendants, d'abord en reportant la facturation de nos entrepôts logistiques puis en versant maintenant les remises de fin d'année.

ZH : Qu'avez-vous envie de dire à nos lecteurs qui appartiennent à votre groupe?
Th.C :
Je le leur ai déjà dit par nos moyens internes mais c'est un grand merci, bien sûr. Aux adhérents, aux collaborateurs. Ils ont été à la hauteur des trois piliers qui font fonctionner cette entreprise : l'indépendance, l'interdépendance et l'audace !

Pierre Dieuzeide
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