Le retour en grâce des petites villes auprès des Français

Philippe Pottiée-Sperry
Image

L’après-Covid est marqué par un retour en force des petites villes qui semblent attirer de plus en plus de Français. Tel est le principal enseignement du premier baromètre des petites villes (1), réalisé par l’institut Ipsos pour l’APVF (Association des petites villes de France), l’ANCT (Agence nationale de la cohésion des territoires) et la Banque des Territoires, à l’occasion de la journée sur le programme Petites Villes de demain (PVD) qui s’est tenue le 25 octobre. Ainsi, deux tiers des Français ne vivant pas dans une petite ville envisagent de s’y installer un jour. S'agissant des habitants des villes du programme PVD, ils apprécient particulièrement l’offre de loisirs, le dynamisme de la ville et la sécurité.

Partager sur

Une image de plus en plus positive

Selon le sondage, les Français ont une opinion de plus en plus positive des petites villes. C’est le cas de pas moins 89 % d’entre eux. Ce chiffre grimpe jusqu’à 93 % chez les plus jeunes. Parmi les atouts mis en avant : la tranquillité, la proximité avec la nature, la convivialité et la sécurité… Les petites villes sont également perçues comme le territoire où l’on peut le mieux « mener un mode de vie ayant le moins d’impact possible sur l’environnement et sur le changement climatique ».

La volonté des Français d’aller vivre dans une petite ville s’est accrue ces dernières années notamment après la crise du Covid-19, comme le révèle le baromètre. L’essor du télétravail ouvre en effet de nombreuses perspectives de développement pour ces territoires, notamment à l’égard des cadres et jeunes actifs. Pour 82% des Français, le développement du télétravail constitue « une opportunité durable de revitalisation des petites villes ». Selon Christophe Bouillon, le président de l'APVF, « l'enquête montre l’image positive qu’on les Français de ces territoires qui disposent de nombreux atouts mais elle met également en avant leurs difficultés : la disparition des services publics, la désertification médicale ou encore les problèmes d’accessibilité ». A ses yeux, le programme PVD doit donc s’attaquer à ces enjeux prioritaires pour que les Français qui vivent dans ces territoires, comme ceux qui aspirent à s’y installer, puissent le faire.

Frein de l’accessibilité

Si 36% des Français ont le sentiment de vivre dans un territoire enclavé, avec « des difficultés pour effectuer des déplacements », ce chiffre monte à 43% chez ceux habitant dans une ville du programme PVD. Le principal frein à l’installation dans ces territoires porte ainsi sur leur accessibilité. La question de l’offre de services est aussi fréquemment avancée, avec notamment « la faible présence de services de santé » (40%, un chiffre qui monte logiquement jusqu’à 59% chez les plus de 60 ans) et « de services publics » (24%, et 31% chez les seniors) ou encore « l’offre culturelle limitée » (16%). A noter aussi que l’offre commerciale semble en partie faire défaut, puisqu’il s’agit d’un « atout » des petites villes pour seulement 18% des Français, contre 39% pour les villes-centres. L'étude précise que ces handicaps ne concernent toutefois pas toutes les petites villes : celles situées dans une zone touristique ou bien connectées à l’extérieur sont perçues comme très dynamiques.

Autre enseignement intéressant sur le plan de relance dont on pouvait penser qu’il était assez bien connu de la population. Le sondage révèle pourtant que seulement 14% des habitants de villes faisant partie du programme PVD en ont entendu parler.

P.P.-S.

(1) Etude réalisée du 25 au 29 août 2021 auprès d’un échantillon représentatif de 1000 Français de 18 ans et plus et d’un échantillon de 800 personnes représentatives de la population des communes du programme Petites villes de demain.

👉 Découvrez le dernier ZePros Territorial

👉 Abonnez-vous gratuitement au journal numérique et à sa newsletter

Philippe Pottiée-Sperry
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire