Jean-Luc Fessard : « rouvrir nos restaurant sans pour autant faire sonner les cloches ! »

Jean Charles Schamberger
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Billet d’humeur
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Alors que bon nombre de restaurateurs attendent avec impatience l’annonce de la date de réouverture, Jean-Luc Fessard, président de l’association Bon pour le climat et journaliste spécialisé environnement, nous transmet un billet d’humeur intitulé « Il y a quelque chose qui cloche ! » que nous relayons bien volontiers. Si vous aussi vous souhaitez témoigner durant cette crise sanitaire, n’hésitez pas à prendre la parole sur la chaîne #Aveclespros de la Resto Covid-19, elle vous est dédiée.

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« Il y a quelque chose qui cloche !

Depuis quelques semaines consécutivement à la sidération ressentie du fait de la fermeture des restaurants, certains bien intentionnés essaient de trouver des solutions pour sauver la profession. Mais certaines pistes qu’ils explorent risquent d’être totalement contreproductives.

Ainsi ils imaginent, sérieusement hélas, de mettre les clients « sous cloche ». Certes apporter les plats ou fromages sous cloche relève d’un certain standing, mais les clients ! Nos restaurants sont des lieux de convivialité. Bonjour le plaisir d’être ensemble derrière un hygiaphone. Mieux, vu la quantité de plastique nécessaire pour équiper toutes les places, nous pouvons oublier le zéro plastique. Et comme pour disposer de ces cloches il va falloir attendre un temps certain… avec un peu de chance le virus aura disparu. Mais pour ceux qui se seront équipés, quel endroit idéal pour accueillir les virus. Parce qu’il faudra désinfecter la cloche après chaque passage et nous savons que nos équipes, qui n’ont pas que cela à faire, auront deux solutions soit un nettoyage ultrarapide c’est-à-dire probablement incomplet, soit une telle dose de désinfectant que le client suivant profitera plus d’un relent chimique que des fumets des plats préparés en cuisine.

N’est-il pas également étrange, et arbitraire, que l’on ait autorisé les coiffeurs à ouvrir et non les restaurants ? Il me semble que les contacts physiques et la proximité est plus grande avec un coiffeur qu’avec un serveur. Dans notre société paraitre doit être plus essentiel que de déguster de bons petits plats en bonne compagnie.

Enfin notre profession s’honorerait si elle demandait à ses équipes de mettre en place des « gestes protecteurs » plutôt que des « gestes barrière » et de respecter une « distanciation physique » plutôt qu’une « distanciation sociale ».

En résumé, il est urgent de rouvrir nos restaurant sans, pour autant, faire sonner les cloches.
»
Jean-Luc Fessard

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