Food Service Vision : « la flambée de la livraison est loin d'être un feu de paille »

Jean Charles Schamberger
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Revue Business Livraison
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En 2024, la livraison représenterait 19 % du chiffre d’affaires de la restauration commerciale et près de 10,3 Md€ estime Food Service Vision qui vient de publier la 2e édition de sa Revue Business Livraison. Marquée par une crise sanitaire inédite, l’année 2020 a vu une très forte croissance de la livraison au sein de la filière restauration, avec un chiffre d’affaires de 4,9 Md€, en croissance de 47 % depuis 2018. « À défaut d’un basculement total vers un nouveau monde, elle montre la mutation et l’accélération de la livraison et de ses multiples acteurs », souligne Food Service Vision.

Parmi les tendances fortes révélées par la Revue Business Livraison : la domination du marché par les agrégateurs (Deliveroo, Uber Eats, Just Eat, Glovo, etc.) devenus incontournables (7 commandes sur 10 passent désormais par les plateformes de livraison, contre seulement 1 sur 2 en 2019) ; le fort développement des dark kitchens (si les plateformes de livraison ont enregistré 37 000 restaurants « réels », elles distribuent aussi 4 500 marques virtuelles en exclusivité) ; des investisseurs très actifs malgré l’incertitude économique (en 2020, plus d’une vingtaine de start-up se sont créées dans le secteur de la livraison, tandis que projets et levées de fonds se développent) ; la livraison séduit des consommateurs de plus en plus nombreux et des classes d'âges de plus en plus élevées (la proportion des Français ayant recours à la livraison est passée de 40 à 46 % entre 2019 et 2020). « La livraison va s’installer durablement dans le paysage de la restauration », résume Food Service Vision, soulignant notamment que les trois-quarts des restaurants à table poursuivront la livraison à la réouverture.

Mais surtout, pour la société d’étude et d’analyse : la flambée de la livraison est loin d'être un feu de paille. Car si ce phénomène est conjoncturel (porté par la très longue fermeture des restaurants, pour lesquels la vente à emporter et la livraison ont permis de maintenir un seuil d’activité), il est aussi structurel (car lié au développement du télétravail, à la part plus importante des Millennials dans la population active, à l’intérêt très marqué des investisseurs pour cette activité, au maillage territorial plus dense et aux investissements massifs des plateformes pour fidéliser les consommateurs).

Même s’il existe quelques freins, tels que, côté restaurateurs, des taux de commission des agrégateurs jugés beaucoup trop importants, ou encore une difficile gestion des livreurs des plateformes, et, côté consommateurs, une préférence pour cuisiner soi-même, évoquée par 48 % des non-utilisateurs, la déferlante de la livraison ne semble donc pas prête de faiblir...

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Cette étude a été réalisée en croisant les interviews de 25 décideurs clés du secteur (leaders de la livraison, chaînes de restauration et start-up), l'étude de 1 100 consommateurs et 700 points de vente. Elle aborde également les impacts du développement de la livraison sur les restaurateurs indépendants et les chaînes. « Cette vision consolidée et synthétique du marché de la livraison de repas B2C est un outil essentiel pour préparer dès maintenant l’après-crise », commente Florence Berger, directrice associée de Food Service Vision.

Jean Charles Schamberger
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